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Les lectures de l'Orme
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30 novembre 2009

5. King suckerman de George P. Pelecanos

 

king

 

Titre original : King suckerman (1997) 328 pages

 

Pitch :

Un quartier noir de Washington, bitume surchauffé, poussière voilant les chromes des voitures et belles filles ondulant sous le soleil. Au coin d'une rue, la boutique de disques de Marcus Clay, un costaud black, ancien du Vietnam. Son pote, Dimitri Karras, deale un peu d'herbe et la vie s'écoule presque tranquille entre basket, soirées et ciné. Mais, Marcus et Karras mettent les pieds dans une mauvaise embrouille. Ils vont se retrouver face à de gros dealers déjantés et leurs affaires vont mal tourner.

King Suckerman est le premier volet d'une trilogie sur le ghetto noir de Washington. On y retrouve tout le climat des années soixante-dix, sur fond de soul music et de références cinématographiques. Hommage à la culture noire et aux films de la Blaxploitation comme Shaft, le livre fait également le lien entre les tensions sociales de l'époque et le mouvement Gangstarap des années 90-2000.

 

Avis :

 

S’articulant autour de la projection du film King suckerman, dernier fleuron totalement fictif de la blaxploitation, le livre suit le destin de divers personnages qui vont se  télescoper dans ce Washington DC de 1976. Sur fond de trafic de drogue, de criminalité gratuite et de soul music endiablées.

 

 

Tout part d’une rencontre malencontreuse qui verra Dimitri Karras, jeune grec toujours en apesanteur, et Marcus, un black rangé comme patron d’un magasin de vinyle, croiser la trajectoire de Wilton Cooper, un gangster notoire venu migrer à DC armé d’une philosophie très très meurtrière. Le nœud de l’intrigue réside bel et bien là malgré l’intervention d’une ribambelle d’autres intervenants. Au hasard, une bande de motards vivant presque en autarcie, un péquenot blanc singeant tous les gimmicks black ou encore un garde du corps non violent qui officiera comme un arbitre presque sensé dans le micmac ambiant.

 

 

 

A l’instar d’un Elmore Leonard dans son « Punch créole » pour ne pas le citer, Pelecanos dirige d’une main de maître tout ce petit monde coloré. On ne s’ennuie, alors là, pas une milliseconde dans ce récit qui court vers une issue qui n’étonnera pourtant personne : un bain de sang ! Cet épilogue, génialement découpé, se jouera sur fond de feu d’artifice du bicentenaire de l’Indépendance des USA.

 

 

Dans son genre, le roman est une véritable œuvre-somme, dépeignant une période clef de la communauté noire américaine. L’auteur y débute ici, une trilogie sur l’évolution de sa ville natale.

 

 

Pelecanos s’offre même le luxe, le bougre, d’adresser un petit clin d’œil à son privé fétiche, Nick Stefanos, que l’on rencontrera à l’aube de ses vingt ans. Ce dernier clôturera même le livre, en croisant une sorte de reflet de son propre avenir, en la personne d’un Karras qui se la joue « conseiller chevronné ». Mais l’insouciance juvénile ne croira en rien à ces sombres prédictions qui pourtant se révèleront en majeure partie vraies aux lecteurs attentifs à la bibliographie de l’écrivain. D’un haussement d’épaule dédaigneux, ce Nick là préfère épiloguer sur le dernier film maté au cinéma : King suckerman !

 

 

La boucle est bouclée !

 

Note : 18,5 /20

 

Ber

 

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Commentaires
B
C'est le must de Pelecanos selon moi !!!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Ber
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N
Il faudra que je tente cet opus, j'ai vu pas mal de bonnes critiques dessus sur le net.
Répondre
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