1. Le sourire noir
Publié en 1994, 350 pages
Pitch:
A Mother Lode Lake, au coeur d'un somptueux parc naturel californien, " yuppies " surmenés et cadres stressés peuvent à la fois s'amuser et suivre le régime amaigrissant idéal : celui qui permet de manger autant qu'on veut... Et ils mincissent. Incroyablement vite. Et ils s'amusent. Un peu trop, même. Des blagues stupides et dangereuses les font rire aux larmes, de leurs lèvres curieusement noires... Lorsque cela tourne au drame, David Sarella, leur prof de création littéraire, commence à s'interroger sur les vertus de ce produit de régime. Pour s'apercevoir bientôt que beaucoup de gens - en particulier la Mafia et la CIA - s'intéressent également aux secrets de l'Amazing Diet...
Avis:
J’ai vraiment bien accroché lors de mon premier contact avec le Brussolo world. D’abord grâce à une construction ingénieuse du récit. On suit, sans préambule, les ravages de l’Amazing Diet sur une victime lambda. Sa mort coïncidera avec l’arrivée de son écrivain favori, venu donné des cours d’écriture dans l’atelier qu’elle suivait. Triste ironie du sort pour elle, qui rêvait de le rencontrer un jour.
Le personnage principal, l’écrivain donc, a la particularité de posséder un gros côté obscur (qu’il surnomme Le Rat), une sorte de prédisposition à la violence qui trouve sa source dans l’éducation d’un père aigri et tyrannique. Voilà encore une dose d’originalité pour un roman qui commence sous les meilleurs augures.
Ce roman d’anticipation lorgnera, par la suite, vers l’espionnage avec ses figures imposées (l’agent secret envoyé par une entreprise pharmaceutique, la Mafia, le héros lui-même sous le joug de la « drogue ») mais toujours sous un climat de folie ambiante.
C’est dans cette conjoncture que l’on ne sera pas trop déboussolé en croisant un nain chasseur de putois ou une ménagère ayant décidé de décimer une population entière de grizzlys.
La course poursuite (ben oui, tout le monde piste le créateur de la substance amaigrissante) est très distrayante et émaillée de trait d’humour très bien sentis. Lorsqu’on évoque à un moment un français, c’est pour l’affubler d’une hygiène corporelle douteuse. Ou encore lors du face à face final, le savant fou profite, c’est écrit texto par l’écrivain, « des trente dernières pages » pour expliciter ses noirs desseins.
Le coup du labo secret planqué sous une patinoire est un peu too much. D’ailleurs tout le final verse un peu trop vers le James Bond des années 70-80. C’est le petit défaut qu’on peut trouver au récit.
Mais l’auteur se rattrape franchement avec un épilogue qui mêle joyeusement paranoïa du héros à un suspense des plus insoutenables. Et là, je m’incline devant ce coup de force un peu inespéré.
J’ai déjà deux autres romans de l’auteur sur mes petits papiers. En plus deux récits qui m’ont été conseillé par deux connaisseurs du sieur Brussolo. Ce qui me laisse très optimiste…
Note : 16/20