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Les lectures de l'Orme
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27 février 2012

2. Le chien de minuit de Serge Brussolo

 

Publié en 1994, 189 pages

Pitch :

Rester sur les toits de Los Angeles, défendre son territoire, ne jamais redescendre sur les trottoirs de la déchéance. C'est le credo de gangs vertigineux pour qui les rues sont des canyons à franchir au saut à la perche. Deux clochards, David, un écrivain floué par son éditrice, et Ziggy, un surfer inquiétant, se font accepter dans une de ces bandes rebelles qui ont juré de vaincre le 1224, Horton Street, le plus dangereux des buildings. Celui dont le concierge Dogstone, le Chien de minuit, est le pire ennemi des "escaladeurs" : il les pousse dans le vide ! Pour l'avoir sous-estimé, le leader d'un gang rival y a déjà laissé la peau...

Avis : 

Brussolo continue de m’épater. Partant encore d’une bonne idée (un monde en déchéance voit les moins bien nantis lorgner vers les toits des immeubles comme lieu de vie), l’auteur tisse un récit original et sans bavure, tout en ne dépassant pas les 200 pages. Ce coup de force, il le doit à deux héros hors normes malgré leur statut de clochard : on a l’ex surfer atteint d’une probable tumeur au cerveau, perturbant sporadiquement son équilibre et le gentil lourdeau qui a un talent de conteur scotchant à chaque fois son auditoire.

Ajoutez à cela une mine de bonnes idées (les retraités qui, armés de canne à pêche, scrutent les éventuels escaladeurs d’immeuble, le vétéran du Viet Nam sexagénaire, gardien d’immeuble, qui maintient scrupuleusement son toit inviolé, le saut à la perche en patin à glace pour sauter de toits en toits…) et on obtient une histoire d’anticipation géniale qui a une réelle résonnance dans notre monde actuel (inégalité sociale galopante, insécurité…).

L’auteur ne relâche jamais son attention pour nous livrer une œuvre au contours parfait : de l’oxygénation accrue due à l’altitude des toitures, on finit l’aventure dans le confinement le plus total.

Des expériences pareilles, j’en redemande !

Note : 19/20

Ber

 

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Commentaires
N
Ce qui m'épate dans ce roman, c'est le nombre de thèmes évoqués (l'édition, l'imagination, la rue, l'indifférence de l'humanité, la folie, et tant d'autres). Et comme tu dis, il y a beaucoup de bonnes idées (le coup de l'ex-surfer qui a une tumeur au cerveau, il n'y a que Brussolo pour y penser!, mais aussi comme tu le soulignes la canne à pêche). Bref, une très bonne lecture, même si je pense que l'auteur aurait pu faire encore mieux, en développant le tout avec une centaine de pages en plus. On n'était pas loin du chef d'oeuvre, mais cela reste une très bonne lecture.
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