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Les lectures de l'Orme
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7 avril 2012

2. Resurgences d'Ayerdhal

resurg

 

Publié en 2010, 508 pages

Pitch:

Les résurgences sont des eaux d'infiltration qui remontent à la surface. Comme le fantôme d'Anne X revient dans la vie de Stephen, malgré tous les cadavres qu'il a exhumés pour mettre un terme à sa carrière macabre. Comme le grand-père qu'elle a assassiné se rappelle à la mémoire de Naïs au bout d'une lunette de fusil. Comme les trottoirs et les bancs sur lesquels Michel ne dort plus le ramènent à la rue. Les résurgences sont des eaux souvent troubles qui ne sentent jamais très bon. Les héros de Transparences sont de retour dans ce nouveau thriller angoissant et, une fois encore, Ayerdhal met à nu avec une terrible lucidité les rouages secrets de la politique.

Avis: 

L'auteur, grâce aux aficionados acquis lors du premier tome, se permet de commencer son roman de manière hachée sans véritable fil conducteur déchiffrable. Il foisonne son récit par une mise en exposition de diverses situations précises qui ne se corréleront que dans un second temps. Cette manœuvre désarçonne quelque peu pour, finalement, gagner petit à petit l'intérêt du lecteur quand tout finit par s'imbriquer. Voici ces éléments, bien que succinctement énoncés : la mise en lumière d'un sniper hors du commun qui tue, sans coup férir, à des distances ébouriffantes, Bellanger mis en quarantaine par un jeune loup des services secrets qui veut affuter ses crocs et une Nais (véritable identité d’Anne X) paraplégique suite à un attentat perpétré dès les trois premières pages.

Autour de ces trois événements arrêtés va se construire un récit passionnant, toujours complexe sans jamais mettre sur la touche un lecteur qui a les yeux qui pétillent. C'est là l'art d'Ayerdahl, nous asséner une intrigue sophistiquée et chichement documentée, sans perdre son auditoire grâce à une rigueur sans faille. Le seul petit bémol (s'il faut un minimum chipoter), c'est la couleuvre que fait assez vite avaler le héros à l’ensemble de ses supérieurs. Il sort de ses manches une jumelle à Nais afin d’expliquer sa présence dans l’affaire malgré sa mort « officielle » dans l’épilogue de Transparences. J’ai un peu tiqué mais tout ce qui en découlera est parfaitement cimenté par un auteur qui ne lâche rien.

 

Ayerdhal profite de son média comme jamais. Ici, il nous assène un acte de bravoure pernicieux où le tireur d’élite jouera les Houdini dans les sous- sols d’un armateur de Vienne. Là bas, il fomentera une méga révolution des laissés-pour-compte (clochards, sans papiers et autres parias) qui, petit à petit, vont tenter de se rassembler pour mettre à mal la politique actuelle (l’épilogue du livre laissera le lecteur refroidi suite à un acte d’une force assez incroyable). L’auteur en profitera aussi pour explorer un peu la genèse de l’apprentissage guerrier de Nais au Japon. Dans le présent, il nous la rendra encore plus dangereuse, malgré son état de paralysie, via ses talents incroyables d’Hackers (son visage pixellisé qui apparaît sur l’ordinateur de la maitresse de Bellanger est à ranger parmi un des tout grands moments!).

 

Le roman se finit par une course poursuite collégiale du Marksman (le sniper) par tous les services secrets. Cela se terminera à qui créera le plus de chausses trappes. Bellanger usera encore de sa déduction légendaire (mâtinée de centaine d’heures de compulsions de dossiers) pour mettre son camp dans de bonnes dispositions. Pourtant, on en viendra toujours à la même conclusion : Nais a toujours plusieurs coups d’avance !

 

Au final, on ne s’ennuie pas l’ombre d’un instant et on restera un peu circonspect sur le sort ambigu que réservera Nais à son traqueur. Ayerdhal use de perfidie pour maintenir un mystère permanent jusqu’à l’avènement du troisième tome de sa trilogie !

 

Note : 19/20

Ber

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