2. La bête et la belle de Thierry Jonquet
Publié en 1985, 157 pages
Pitch:
Léon est vieux. Très vieux. Léon est moche. Très moche. Léon est sale. Vraiment très sale ! Léon se tient très mal à table. C'est dans sa nature... C'est triste ? Non : Léon a enfin trouvé un ami, un vrai de vrai ! Seulement voilà, le copain en question est un peu dérangé. Parfois dangereusement. Mais Léon est indulgent envers ses amis. Pas vous ?
Avis:
Jonquet prend le parti d’une relecture du conte archiconnu dans son versant le plus cruel. Avec en guise de Bête, un vieux débris qui s'acoquine avec le mauvais gars (un jeune psychopathe amoureux des trains électriques). En lieu et place du palais, l’auteur nous ouvre les portes d'un appartement dépotoir. Et la belle nous apparait sous les traits givrés d'une moribonde enfermée dans un congélateur.
Armé d'une écriture très concrète (les personnages sont juste nommés par leur rôle dans l'histoire, par ex : le Coupable, la Vieille ou encore la Mégère....), Jonquet nous agrippe assez grossièrement à son intrigue, pourtant broussailleuse dans ses prémisses. On finit par s'y plonger avec intérêt et je peux vous dire que ça en vaut la peine.
Il nous réserve dans son final un grand tour de passe-passe très frondeur mais qui explique, telle une révélation, le style brut de décoffrage du bouquin. On reste bluffé par l'exercice de style en s'amusant à décortiquer le moindre petit détail essaimé ça et là au travers de la lecture. Un court roman qui s’avère assez recommandable.
Note: 15/20
Ber